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Le 29 mai 2015, tous (ré)unis pour l'avenir de notre profession - Mot du président

Jamais il n’y a eu dans le monde, et en Europe en particulier, autant d’avocats. C’est vrai en valeur absolue. C’est vrai en pourcentage de la population.

Jamais le chiffre d’affaire des avocats n’a été aussi important, en tout cas si l’on embrasse dans les statistiques les cinq ou dix dernières années. C’est vrai en valeur absolue. C’est vrai en pourcentage du produit national brut.

Si, dans le concert politique, la voix de notre profession se fait, sans doute, moins entendre qu’en d’autres temps, comme par exemple au XIXesiècle, l’influence des avocats sur la vie publique est plus grande que jamais. Ce que l’on appelle parfois, de façon sarcastique, le gouvernement des juges c’est d’abord, le gouvernement des avocats, c’est-à-dire le gouvernement de ceux qui portent les causes devant les magistrats et les forcent à les trancher, à la lumière de principes fondamentaux qui, s’ils n’ont pas tous été imaginés par des avocats, ont pratiquement toujours été coulés dans leur forme définitive par ceux-ci. Et pourtant (ou devrais-je dire « et en conséquence »), notre profession est aujourd’hui jalousée, enviée, attaquée, menacée.

D’autres professions organisées lorgnent notre marché. De nouveaux acteurs y font irruption, sans notre déontologie, et en se dotant d’instruments performants dont, il y a quelques années, nous n’imaginions même pas la possibilité. Parallèlement, le politique (j’englobe dans cette expression toutes les forces qui organisent notre société et, spécialement, notre économie) nous impose des exigences toujours plus grandes. Elles sont à la fois à la mesure de notre succès et à la mesure des ambitions de ceux qui nous jalousent.

Nous sommes donc au carrefour des défis (on précise que le bâtonnier Robert Boccart utilisait déjà cette adresse en 1989 mais, un quart de siècle plus tard, les challenges sont encore plus drus).

Nous sommes en pleine révolution technologique. Et chacun sait que les révolutions sont des temps de changements, de bouleversements.

C’est l’histoire de la grenouille et des pingouins. Ou nous nous laissons engourdir dans l’eau qui se réchauffe lentement, jusqu’à cuisson totale. Ou nous prenons la situation à bras le corps, nous exploitons les opportunités, nous allons de l’avant, pour que notre profession progresse encore.

Je suis persuadé que, dans ce combat (car c’en est un), la fédération de toutes les énergies est indispensable. Essayons donc de ne pas nous déchirer de façon stérile mais, au contraire, de construire ensemble un nouveau modèle d’avocat.

Ce sera le thème du congrès biennal d’AVOCATS.BE, le 29 mai 2015.

Un avocat salarié ? Un avocat détaché en entreprise ? Un avocat d’Etat ? Un avocat multidisciplinaire ? Un avocat capitalisé ? Un avocat innovateur ? Un avocat formé ? Un avocat spécialisé ? Un avocat accrédité ? Un avocat dématérialisé ? Un avocat groupé ? Un avocat branché et connecté ? Un avocat médiateur ? Un avocat collaboratif ? Un avocat transparent ? Un avocat au féminin ? Un avocat standardisé ? Un avocat éclaté ? Un avocat mutualisé ? Un avocat financé (par les assurances protection juridique) ?

Voilà les questions qui sont sur la table.

Elles nous concernent tous. Des grands cabinets internationaux aux cabinets individuels de proximité.

C’est ensemble que nous devons y répondre, prendre les grandes orientations pour notre profession demain. Sur la base de propositions concrètes, que nous étudierons, dissèquerons, débattrons et adopterons.

Bloquez la date du 29 mai 2015. Nous construirons l’avocat de 2025.

Ensemble. Tous ensemble.

Luttons,